Le nazi et le psychiatre de Jack El-Hai

Pour voir les évènements de la deuxième guerre mondiale

sous un nouvel angle fort instructif

Editions Pocket, 384 pages, 978-2266254519

 Ils n'étaient pas des monstres, mais bien des hommes. Ils n'étaient pas atteints de démence, ils ont perpétré l'horreur en toute conscience. Pour être jugés lors du procès de Nuremberg, ils devaient d'abord être déclarés sains d'esprit.
Cette analyse revient à Douglas Kelley, jeune psychiatre américain. Parmi les hauts dignitaires nazis, il va longuement s'entretenir avec Hermann Göring. Bien plus longtemps que ne lui impose sa mission. Le mal a cela de terrible qu'il fascine. Et y noyer son regard, c'est lui ouvrir la porte...
L'historien Jack El-Hai s'est plongé dans les archives de ces analyses et entrevues. Une descente captivante dans les abîmes de l'humanité.

Oui, alors je vous l’accorde, le titre est un peu … particulier ! Et il peut mettre mal à l’aise beaucoup d’entre nous. Mais finalement, je tiens à vous dire tout de suite que ce livre mérite le détour et une lecture attentive.

Ce livre retrace la vie de Kelley, brillant psychiatre qui a participé aux diagnostiques des dignitaires nazis emprisonnés à Nuremberg, et ceci en attendant leur procès. Mais Kelley a bien d’autres ambitions avec l’opportunité qui s’offre à lui, il se donne comme objectif personnel celui de trouver dans chacun de ces hommes l’origine du mal absolu … une bien lourde tâche !

 

Kelley passe beaucoup (trop ?) de temps avec les nazis à leur poser des questions, à leur faire passer des tests. Il leur rend des services aussi : il passe des lettres de Göring à sa femme. Sa proximité avec les nazis pose des problèmes éthiques et déontologiques. On arrive même à se poser la question si ce n’est pas lui qui a fourni la fameuse capsule de cyanure avec laquelle Göring s’est suicidé…  Il semblerait que aujourd’hui nous n’ayons toujours pas de réponse.

 

Ce livre est très  intéressant car il nous permet d’appréhender les différentes réactions de ces personnages, certains avouent leur rôle et leurs crimes et le regrettent un peu – peut-être (Von Schirach), d’autres avouent mais jugent ce mal nécessaire (Göring) et d’autres ne comprennent pas et se placent en sauveur (Rosenberg). La dualité de certains protagonistes comme Göring laisse perplexe : son rôle dans la guerre et son amour inconditionné pour sa femme et sa fille.

 

Un livre facile à lire car proche du style journalistique qui donne une lecture de cette période avec un nouvel angle.

Toujours pour apprendre et peut-être commencer à comprendre … Je conseille !

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