La cuisinière de Mary Beth Keane

 *****  L’histoire de « La femme la plus dangereuse d'Amérique » !

Presses de la cité, ISBN 9782258098626, 22€

 

Immigrée irlandaise courageuse et obstinée arrivée seule à New York à la fin du XIXe siècle, Mary Mallon travaille comme lingère avant de se découvrir un talent caché pour la cuisine. Malheureusement, dans toutes les maisons bourgeoises où elle est employée, les gens contractent la typhoïde, et certains en meurent. Mary, de son côté, ne présente aucun symptôme de la maladie. Au contraire, sa robustesse est presque indécente. Des médecins finissent par s'intéresser à son cas, mais la cuisinière déteste qu'on l'observe comme une bête curieuse et refuse de coopérer. Pourquoi la traite-t-on comme une malade alors qu'elle est en parfaite santé ? Les autorités sanitaires, qui la considèrent comme dangereuse décident de l'envoyer en quarantaine sur une île au large de Manhattan. Commence alors pour Mary Mallon, femme indépendante, un combat à armes inégales pour sa liberté...

 

Voilà un livre que j’ai longtemps cherché sur les étagères des bibliothèques et des librairies. Et impossible aussi de l’avoir en troc. J’avoue que pour le coup je l’avais un peu oublié quand le hasard a bien fait les choses et me l’a mis sous les yeux sur une étagère de ma bibliothèque municipale !

Tout d’abord, la période pendant laquelle se passe l’histoire de Mary -fin 1800 début 1900-, est une période que j’affectionne particulièrement, car je trouve qu’il y a eu tellement de bouleversements et d’évènements historiques pendant cette période que cela en est passionnant.


Notre personnage principal, Mary Mallon, petite Irlandaise, émigre au États-Unis vers l’âge de 15 ans pour tenter sa chance et aspirer à une vie meilleure. C’est une histoire assez banale en fait quand on sait le nombre d’émigrants qui sont arrivés aux États-Unis. Oui, mais voilà, Mary est ce que l'on appelle un porteur sain et elle transporte en elle le bacille de la typhoïde et elle ne le sait pas. Elle va d’abord travailler en tant que domestique dans les blanchisseries pour finalement commettre l’erreur irréparable de faire ce qu’elle souhaite le plus au monde et ce qu’elle sait faire le mieux : Cuisiner. En cuisinant elle va transmettre la mort sans le savoir.


Sans dévoiler l’histoire personnelle de Mary, sa vie reste complètement atypique, injuste et difficile à croire. Mais à sa manière, Mary contribuera à sa façon à faire avancer la médecine. Rappelons que la fièvre typhoïde (du grec tuphos, torpeur) est une maladie infectieuse que le médecin Pierre Bretonneau a mise en évidence en 1818. Cette maladie est causée par une bactérie que l’on appelle le bacille de la typhoïde. La contamination peut se faire par l'ingestion de viandes mal cuites, et de liquides ou aliments souillés par les selles d'une personne infectée, malade, ou porteur sain. Aujourd’hui, la prévention doit dépister les porteurs sains afin d’éviter une dissémination de l’infection. Cela se fait principalement pour toutes les  personnes travaillant dans le secteur agroalimentaire, ou  travaillant en collectivités avec de jeunes enfants ainsi que chez le personnel soignant.


Cette histoire folle et incroyable à l’époque des balbutiements de la recherche scientifique est, je trouve poignante et par certains aspects dramatique. Mary ne comprendra pas ce qu’il lui arrive et ce qu’on lui reproche. La réaction de Mary tout au long de ce livre est tout à fait compréhensible tant le destin s’acharne …

 

Voilà, ce livre a l’avantage de raconter une histoire vraie tout en nous plongeant dans un roman passionnant. Et lire et apprendre en même temps sans m’en rendre compte : J’adore !

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